RENFORCER L’UNION EUROPEENNE
PAR UNE CITOYENNETE OUVERTE
Le
droit de participer aux décisions politiques, attribut essentiel de la
citoyenneté, est réservé aux citoyens de l’Union, droit de vote et
d’éligibilité aux élections municipales et européennes (Maastricht 8-B, Charte
39-40). Mais
En fait, ce sont les Etats qui attribuent la citoyenneté par leur législation sur la nationalité : un Marocain vivant en Belgique pourra obtenir la nationalité belge, donc la citoyenneté de l’Union, plus aisément que son frère en Autriche. Et ce sont encore les Etats qui attribuent le droit de vote aux élections locales. Au total, sur le territoire de l’Union, la population est divisée en « castes » en fonction de la nationalité des personnes et de la législation de l’Etat de résidence : nationaux qui peuvent participer à toutes les élections, citoyens de l’Union avec droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes et ressortissants des Etats tiers qui ont, ou n’ont pas, le droit de vote aux élections municipales ou locales, avec ou sans éligibilité, en fonction de la législation du pays de résidence. Cette hiérarchisation institutionnelle légitime d’une certaine façon les nombreuses discriminations de droit ou de fait dont sont déjà victimes ces personnes.
C’est pourquoi, depuis le Forum des migrants en 1995, nombreuses sont les associations (dont Enar et l’Appel de Madrid en 2002) qui demandent l’attribution de la citoyenneté européenne à tous les résidents quelle que soit leur nationalité.
Et aussi les Institutions comme
le Comité économique et social européen en 2002 : « Le Comité demande que
Le Parlement européen,
particulièrement intéressé car élu au suffrage universel, a voté de multiples
résolutions depuis 1993 (2000, 2002, 2003…), demandant le droit de vote ou la
citoyenneté de l’Union pour tous les résidents : « 8. demande au Conseil, à
La citoyenneté européenne
de résidence est dans l’esprit des conclusions de Tampere qui propose
d’octroyer aux résidents « un
ensemble de droits uniformes aussi proches que possible de ceux dont jouissent
les citoyens de l'Union européenne,
par exemple le droit de résider, d'étudier, de travailler à titre de salarié ou
d'indépendant, ainsi que l'application du principe de non-discrimination par
rapport aux citoyens de l'Etat de résidence. » (8)
L’Union se construit sur les principes de liberté, d’égalité, de justice. Nul n’a intérêt à ne faire de ces principes qu’une application mesquine. L’Union n’est pas un Etat nation, la citoyenneté ne peut être rattachée à une nationalité de l’Union qui n’existe pas. La citoyenneté sera au centre du futur « programme de Stockholm ». Pourquoi ne pas faire d’une citoyenneté ouverte le ciment de l’« Européanité » ?
1 Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (2000/C 364/01)
2 Traité sur l’Union européenne Journal officiel n° C 191 du 29 juillet 1992
3 Résolution à
l'intention de
4 Avis d’initiative sur « La citoyenneté de l'UE » Bruxelles 14-15/05/03 CESE 593/2003).
5 Résolution A3-0127/93 du 21/04/1993 sur la
résurgence du racisme et de la xénophobie en Europe et le danger de la violence
extrémiste de droite.
6 Programme d'action en faveur des
travailleurs migrants et de leurs familles présenté le 18/11/74 à
7 Communication de
8 Le
Programme de Tampere : vers une Union de Liberté, de Sécurité et de Justice,
Conclusions de
Tableau :
législation sur le droit de vote dans les 27 pays de l’Union européenne
Pays ayant donné le droit de vote |
Pays n’ayant pas donné le droit de vote |
|
Avec éligibilité |
Danemark, Finlande, Irlande, Lituanie, Pays-Bas, Slovénie,
Suède |
Allemagne, Autriche, Bulgarie, Chypre, France, Grèce, Italie, Lettonie, Malte, Roumanie, Pologne |
Sans éligibilité |
Belgique, Estonie, Hongrie, Luxembourg,
Slovaquie |
|
Sous condition de réciprocité |
Espagne, Portugal, Rép. Tchèque |
|
Cas particulier* |
Royaume-Uni |
*Au Royaume-Uni, les ressortissants du
Commonwealth qui n’ont pas la nationalité britannique ont le droit de vote et
d’éligibilité à toutes les élections, y compris aux élections pour le Parlement
européen
ENARgy août 2009 in Quel avenir pour la
justice et les affaires intérieures au
sein de l’UE ?