Paranoïa
Dans leur lettre de mission à Brice Hortefeux,
le président de
C’est là une évidence. Qu’auraient été les « trente
glorieuses » sans la main d’œuvre immigrée, la science française sans
Marie Curie, les lettres françaises sans Rousseau et Zola, la politique
française sans Gambetta, Balladur et… Sarkozy ?
Il est plus difficile de dire « quelle incidence elle
aura sur le devenir de notre nation ».
Il n’est pas interdit de se poser la question de façon
différente : « Quelle influence aura la politique actuelle de
l’immigration sur le devenir de notre nation ».
Et là, les choses sont plus claires. Qui ne voit les
conséquences sur la vie de millions de personnes, y compris françaises, de
l’obsession de l’immigration ? Rafles dans les quartiers
« immigrés », arrestations dans les écoles ou à la sortie des
classes, contrôles au faciès, suspicion des mariages mixtes, criminalisation
des actes de solidarité, y compris au sein d’une famille…
En restant dans le champ des préoccupations de
Alors que la loi est claire « est français tout enfant
né en France d’un parent né en France », voici des Français à qui on
demande de « prouver » une nationalité qu’ils ont depuis de longues
années ou depuis toujours, quelquefois depuis plusieurs générations, qui ont
fait une carrière de fonctionnaire, de militaire, qui ont été des élus de
Etrange retour de l’Histoire : certains à qui on
voulait retirer leur nationalité française – et la vie – à cause de leur
religion qu’ils devaient déclarer sur leur carte d’identité ou sur leur
poitrine, doivent, aujourd’hui fournir un certificat de religion pour se la
voir reconnue ! Certains quoi qu’ils fassent n’ont toujours pas
l’innocence de « vrais » français.
Il ne fait pas de doute que cette paranoïa laissera des
traces. Et pas seulement chez les victimes.
Lettre de la citoyenneté n°89 septembre-octobre 2007