DEMOCRATIE
L’article II-72 du projet de traité constitutionnel européen,
repris de la Charte
européenne, stipule : « Toute personne a droit […] à la liberté d’association à tos les niveaux, notamment dans les domaines
politique, syndical et civique […] » Ainsi, toute personne, y compris un
ressortissant non communautaire, peut adhérer à un parti politique, en être
éventuellement président. Il ne peut cependant participer aux élections
municipales ou européennes comme un citoyen de l’UE ! Et le même article
72, dans l’alinéa suivant, affirme : « Les partis politiques au niveau
de l’Union contribuent à l’expression de la volonté politique des citoyens de l’Union.» Que deviennent alors les personnes
non citoyennes ?
L’article I-47 précise que « des citoyens de l’Union ,
au nombre d’un million au moins , peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission […] à soumettre une proposition […] ».
Sous le titre un peu abusif de « démocratie participative », ce droit
de simple suggestion à la
Commission est réservé aux citoyens ,
fermé aux ressortissants des Etats tiers. Pourtant depuis le traité de
Maastricht, le droit de péttion devant le Parlement européen , le droit de saisine du médiateur sont ouverts à
toute personne résidant sur le
territoire de l’UE. Cet article ne manque pas de
piment. En effet, au Royaume Uni, tous les ressortissants du Commonwealth ont
le droit de vote et d’éligibilité à toutes les élections : un Pakistanais
résidant à Londres, non-citoyen britannique, non-citoyen de l’UE, a le droit de vote à toutes les
élections dont les élections
européennes. Il peut être député européen. Il peut donc éventuellement censurer
la Commission
européenne. Mais il ne pourra signer une pétition demandant, respectueusement, à la Commission de prendre une initiative législative pour
mieux appliquer la
Constitution ! Politis 26 mai 2005